À l’invitation de la partie russe, les ministres de la Défense du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont tenu, jeudi 14 août à Moscou, des consultations axées sur le renforcement du partenariat sécuritaire avec la Confédération des États du Sahel (AES), prolongeant les discussions engagées le 11 mai lors des commémorations du 80ᵉ anniversaire de la victoire soviétique sur le nazisme.

Le ministre malien de la Défense, le Général de corps d’armée Sadio Camara, accompagné de ses homologues du Burkina Faso et du Niger, a effectué, jeudi 14 août, une visite de travail à Moscou à l’invitation de son homologue russe. Selon la partie malienne, l’objectif est de renforcer le partenariat stratégique Russie–AES pour répondre aux défis sécuritaires. Une séance de travail a été organisée pour consolider la coopération militaire conformément à la vision commune des présidents Vladimir Poutine, Assimi Goïta (président de l’AES), Abdourahamane Tiani et Ibrahim Traoré.

Selon le ministère russe de la Défense, ces consultations constituent les premières à ce niveau entre la Fédération de Russie et les pays membres de l’AES. Le ministre Andrei Belousov a rappelé qu’en juillet, l’AES a célébré sa première année d’existence. Il a relevé la persistance des menaces terroristes et des actions de groupes armés illégaux dans la région, tout en affirmant la disponibilité de Moscou à fournir une assistance complète pour garantir la stabilité, renforcer la sécurité et protéger les territoires et la souveraineté des États membres. Il a également présenté le dialogue quadrilatéral comme un format important pour développer la coopération en matière de défense.

À l’issue des entretiens, les parties ont signé une déclaration conjointe ainsi qu’un mémorandum d’entente entre les ministères de la Défense de la Russie et de l’AES.

La rencontre du 14 août s’inscrit dans la continuité des échanges du 11 mai, organisés à Moscou à l’occasion du 80ᵉ anniversaire de la victoire soviétique sur le nazisme. Ce jour-là, Andrei Belousov avait reçu séparément les délégations des trois pays sahéliens.

Avec le général de corps Salifou Modi, ministre nigérien de la Défense, il avait salué la présence de son homologue aux célébrations, qualifiant la victoire sur le fascisme de « célébration commune ». Il avait affirmé travailler à « l’expansion dynamique de l’ensemble du spectre de la coopération militaire » avec Niamey, considérant l’AES comme « la volonté du Niger, du Burkina Faso et du Mali de bâtir une nouvelle architecture de sécurité régionale » et de mener « une politique étrangère indépendante fondée sur leurs intérêts nationaux ».

Avec le général Sadio Camara, ministre de la Défense et des Anciens combattants du Mali, le ministre russe avait évoqué l’importance de renforcer la coopération stratégique. Le responsable malien avait transmis les félicitations d’Assimi Goïta pour la célébration de l’anniversaire, rappelant que « sans le sacrifice de l’Union soviétique, le monde serait différent aujourd’hui ». Il avait également exprimé le soutien du Mali à la Russie dans son « opération militaire spéciale », affirmant que « la bravoure des soldats russes restera toujours une source d’inspiration ».

Enfin, lors de sa rencontre avec le général Celestin Simpone, ministre burkinabè de la Défense et des Anciens combattants, Andrei Belousov avait qualifié le Burkina Faso de « proche ami et allié », réaffirmant l’appui de Moscou pour « renforcer la capacité de combat de son armée » dans le cadre de leur accord de coopération militaire. Son homologue burkinabè avait remercié la partie russe pour l’invitation et mis en avant les « liens d’amitié et de fraternité » qui unissent les deux peuples.

Les deux séquences diplomatiques – celles du 11 mai et du 14 août – traduisent, selon les informations officielles, une intensification des échanges militaires entre la Russie et les États de l’AES, dans un contexte régional marqué par des défis sécuritaires persistants.

AC/Sf/APA