Le président du Conseil régional de Ségou, Siaka Dembélé, apparaît dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, dans laquelle il confirme avoir été enlevé sur le tronçon Ségou-Bamako par des groupes armés. Dans la même séquence, il sollicite l’aide des autorités de la transition pour pouvoir regagner sa famille.
La vidéo, d’une durée de deux minutes vingt-quatre secondes, montre une scène décorée d’un tissu rouge. On y voit Siaka Dembélé, vêtu d’un boubou blanc sale, le visage visiblement enflé, assis entre deux personnes dont les visages sont dissimulés. Dans un français fluide, il raconte les circonstances de son enlèvement : selon lui, il a été arrêté le vendredi 3 octobre 2025 sur la route de Ségou, alors qu’il se rendait à Bamako. Il précise toutefois que, depuis son arrestation, il n’a pas été violenté par ses ravisseurs. « Corporellement, ils ne m’ont rien fait de mal », a-t-il rassuré, avant d’ajouter que « les autorités maliennes doivent connaître les revendications de ses ravisseurs ».
« Un appel aux autorités et aux bonnes volontés »
Siaka Dembélé lance un appel au gouvernement malien afin de pouvoir retrouver sa famille, qu’il dit avoir quittée depuis plus de dix jours. « Nous prions les autorités de s’entendre avec ceux-ci afin que nous puissions être libérés le plus tôt possible. J’en appelle à toutes les bonnes volontés de s’y mettre, de s’y déployer pour qu’une solution puisse être trouvée à cette situation. Nous sommes tous des Maliens. Nous n’exprimons pas d’autre langue que les langues maliennes et nous n’aspirons qu’au bien-être du peuple malien. Il s’agit seulement de se comprendre sur certaines choses », a-t-il déclaré.
À l’analyse de ses propos, il apparaît clairement que le président du Conseil régional s’exprime sous la contrainte dans cette vidéo enregistrée le mercredi 15 octobre 2025. L’emploi constant du pronom personnel « nous » laisse entendre qu’il parle au nom de plusieurs otages. Le montage de la vidéo renforce cette impression, puisqu’on le voit assis entre deux individus aux visages dissimulés. Bien que Siaka Dembélé ne donne aucun détail sur l’identité de ses ravisseurs, le tronçon Ségou-Bamako est connu dernièrement pour être une zone d’activités du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). En cause, cette route a déjà été le théâtre de plusieurs embuscades contre l’armée et des civils. Récemment, sur cette voie, la femme d’un juge malien a perdu la vie lors d’une attaque. Dans la même période, l’ancien député Cheick Djalil Mansour Haïdara, du parti RPM, a été tué alors qu’il tentait d’échapper à une embuscade.
Siaka DIAMOUTENE / Maliweb.net