En effet, les mois d’août et de septembre avaient vu de nombreuses attaques terroristes dans les régions de Kayes,  Koulikoro,  Ségou,  Koutiala,  Bougouni et Sikasso. Ces attaques criminelles avaient eu pour cibles,  des usines,  des véhicules de transport en commun,  des civils et des militaires. Mais,  le pire est survenu lorsque les attaques terroristes ont été menées contre les camions citernes transportant des hydrocarbures. Dont les terroristes sont parvenus à incendier une dizaine, sur les voies principales des régions citées. Contre toute attente,  ils ont  instauré  des blocus, par des embuscades,  pour empêcher l’entrée des camions citernes en provenance des pays côtiers, à savoir le Sénégal et la Côte d’Ivoire.

Face à cette  triste situation, la capitale malienne, n’était pas encore touchée par les difficultés liées au manque d’hydrocarbures. D’ailleurs,  personne ne pouvait imaginer que Bamako serait atteinte par la crise. Mais les terroristes, en brûlant quelques citernes et en tuant certains occupants,  ont fini par semer le désordre dans le trafic routier, conduisant à une pénurie d’approvisionnement des hydrocarbures dans la capitale, à l’instar des régions. Les conséquences ont été immédiatement constatées partout dans le pays : rupture  drastique  de  carburant !

La population de Bamako qui ne s’y attendait pas de sitôt à cette situation,  a paniqué. Deux jours, sans carburant dans les pompes, du jamais vu. Mais hélas, le constat est réel et personne ne peut nier les longues heures d’attente pour espérer avoir quelques litres  d’essence. Et  la brutalité de la rupture suscite encore des interrogations chez les populations. Toutes les stations vendant des hydrocarbures de Bamako pouvaient-elles être totalement en rupture, seulement en deux jours ? Ces stations n’ont-elles pas  de stocks qu’elles refusent de vendre ? Que se passe-t-il réellement ?

Une  première réponse est venue du patron de la gestion des hydrocarbures au Mali l’Office National des Produits Pétroliers (ONAP) du Mali. C’était au cours d’une conférence où il a  indiqué  que certaines stations-services auraient refusé de vendre le carburant aux usagers. Toutefois, l’on se demande pourquoi auraient-elles refusé la vente d’essence  aux usagers ?

Une chose est à féliciter : les autorités maliennes ont réagi avec promptitude  pour gérer la crise du carburant. Elles ont rapidement activé la liaison Bamako-Abidjan, Abidjan-Bamako, en moins de 72 heures.  Qu’elles sécurisent à l’aide des forces armées maliennes. Les bonnes relations,  le bon voisinage et les liens séculaires entre les populations transfrontalières des deux pays frères, le Mali et la Côte d’Ivoire, ont prévalu, pour  mieux diligenter les opérations de transit des hydrocarbures. Toutes les dispositions ont été prises dans l’urgence pour que les citernes puissent être vite chargées et immédiatement convoyées jusqu’à la frontière malienne. La question de logistique a été vite prise en charge pour éviter tout retard,  qui aggraverait la situation de ravitaillement  des populations. La liaison Bamako-Abidjan  a  bien produit un résultat salutaire. Et  la crise a été ainsi atténuée. Mais ne soyons d’un optimisme béat. Car  la semaine dernière, la pénurie d’essence était revenue, même si des nouvelles rassurantes nous indiquent que des convois de camions ont fait leur rentrée à Bamako, le dimanche dernier.  Espérons une solution définitive, pour le bonheur de tous !

Monoko Toaly