La justice constitue un pilier essentiel dans toute société. Sa bonne distribution constitue un gage de paix, de stabilité, d’harmonie et de cohésion. C’est pourquoi depuis quelques années, les autorités de la transition ont initié un processus de refondation du secteur.
Ce long processus a abouti à la tenue à Bamako, du 30 au 31 octobre 2025, du forum national de la justice.
En janvier 2025, la Friedrich Ebert Schiftung (FES), une fondation indépendante allemande, a mené son enquête d’opinion annuelle sur la gouvernance du pays dénommée « Malimètre » qui est à sa 16è édition. Il ressort des résultats de cette enquête que 3/4 des Maliens ont confiance en la justice malienne (18,3% totalement confiance et 56,8% partiellement confiance). De plus, 58,2% des personnes enquêtées souhaitent une justice transparente ; 30,1% une justice équitable, 22,7%, une justice incorruptible ; 21,9%, une justice impartiale sans distinction sociale.
Les résultats de cette sérieuse enquête démontent à suffisance que les populations attendent beaucoup de la justice. Et les autorités en sont conscientes. C’est ce qui a fait dire au Premier ministre, lors de la cérémonie d’ouverture du forum que : « La justice est la colonne vertébrale de l’État de droit. Sans elle, il ne saurait y avoir ni paix durable, ni développement, ni cohésion sociale »
Une justice plus efficace, plus humaine et plus proche des justiciables
Telle est l’ambition du forum ouvert le 30 octobre 2025 sous la présidence du Premier ministre. Il est l’aboutissement d’un long processus de concertations régionales tenues à Bamako, Kayes et Mopti, ayant mobilisé des centaines d’acteurs issus de toutes les composantes de la société. Ces assises ont permis de dégager plus de trois cents recommandations portant sur la gouvernance judiciaire, la déontologie, la digitalisation et l’accès équitable à la justice sur l’ensemble du territoire. Les travaux se sont articulés autour de plusieurs thématiques centrales : la restauration de la confiance entre la justice et les citoyens, l’amélioration du fonctionnement des juridictions, la gestion pénitentiaire, la promotion des droits humains et la contribution de la justice à la stabilité et à la paix durables. Ces discussions visent à jeter les bases du futur Programme décennal de développement de la justice 2026–2035, qui succédera à la Loi d’orientation et de programmation 2020–2024 arrivée à échéance.
218 recommandations formulées
A l’issue des deux jours de travaux, les participants ont adopté 218 recommandations. Des recommandations issues des échanges sur les thématiques majeures. Elles serviront aussi de base au Programme décennal de développement du secteur de la justice 2026–2035, en cours d’élaboration. Ce programme constituera le cadre stratégique de référence pour les réformes et investissements dans le secteur au cours des dix prochaines années.
Il faut noter que le forum, qualifié d' »historique » par une légitimité traditionnelle, a enregistré la présence de nombreuses personnalités, celle des Gouverneurs du district de Bamako et des 19 régions administratives du Mali. Étaient également présents les représentants des Cours d’appel, les responsables des ordres professionnels (Avocats, Notaires, Huissiers-Commissaires de Justice, Experts judiciaires), ainsi que les représentants des forces vives de la Nation et de la société civile.
Mariam Konaré

