Dans un monde où les récits sont souvent écrits ailleurs, avec des lunettes opaques et des intentions floues, le 2e Sommet des Chefs d’État de la Confédération AES (22, 23 décembre) vient à temps pour les peuples du Sahel.
Unis que nous sommes au sein de la Confédération AES, nous avons fini de reprendre la plume de notre propre histoire. Car ce que certains services de renseignement étrangers, y compris ceux des États-Unis, croient savoir de nous est dépassé, biaisé, et souvent instrumentalisé. Leurs analyses, nourries de données obsolètes, de projections erronées et de lectures géopolitiques figées, ne peuvent plus servir de boussole à une Afrique en marche vers sa souveraineté.
L’AES n’est pas un défi à l’ordre mondial. C’est une réponse à l’ordre injuste. Une réponse enracinée dans la légitimité populaire, dans la volonté des peuples du Burkina Faso, du Mali et du Niger de bâtir un avenir fondé sur la dignité, la sécurité, le développement et la coopération équitable.
Une souveraineté assumée, un panafricanisme de responsabilité
Nous ne sommes ni des vassaux, ni des sujets d’observation. Nous sommes des États souverains, responsables, pacifiques, respectueux des traités internationaux que nous avons librement ratifiés. Notre retrait de certaines organisations régionales ne signifie pas un isolement, mais une réorientation stratégique vers des partenariats fondés sur le respect mutuel.
Le panafricanisme que nous portons n’est pas un slogan. C’est une vision concrète. Elle se manifeste dans la mutualisation de nos forces de défense, dans la coordination diplomatique, dans la solidarité entre nos peuples, et dans notre volonté de coopérer avec tous les États du monde, y compris les États-Unis, sur la base de la vérité, de la transparence et de la réciprocité.
À l’erreur stratégique, nous opposons la clarté politique à l’administration américaine, sous la présidence de Donald Trump. Car elle s’appuie sur des rapports erronés pour orienter la politique américaine en Afrique, au risque de manquer le tournant historique que représente l’émergence d’une Afrique nouvelle, confédérée, consciente et debout. L’AES n’est pas un foyer d’instabilité, mais un rempart contre le chaos. Elle n’est pas un rejet du monde, mais une main tendue à ceux qui respectent notre souveraineté et qui luttent sincèrement contre le terrorisme international solidifié par des alliances contre nature avec des réseaux de trafics et des agences de déstabilisation de services extérieurs de renseignements et leurs boys. Une Afrique qui coopère, mais qui ne se soumet plus.
En ce sens, nous saluons les efforts de pays frères, comme le Maroc, qui face aux catastrophes naturelles, mobilisent leurs institutions pour protéger leurs populations, comme en témoigne le programme de réhabilitation lancé à Safi. C’est cette Afrique de solutions, de résilience et de solidarité que nous voulons bâtir ensemble.
L’AES tend la main à tous les partenaires sincères. Mais elle ne pliera jamais le genou. Car notre combat est juste, notre cause est noble, et notre peuple est prêt.
Peuples d’Afrique, peuples du monde, entendez notre voix : le Sahel n’est plus un terrain d’influence. Il est un espace de souveraineté, de paix et de renaissance.
L’Aube/La Rédaction

