Portée par le ministère de l’Industrie et du Commerce à travers l’Agence pour la promotion des investissements au Mali (Api-Mali) avec le concours du Pnud, la Carte de l’Investissement, orientée vers les Objectifs du Millénaire pour le développement durable (ODD), identifie les opportunités d’investissement alignées sur les priorités nationales et les besoins des ODD au Mali tout en offrant un potentiel de rentabilité économique durable. Le lancement s’est déroulé le jeudi 4 décembre à l’hôtel Maeva Palace de Bamako.
Le lancement de la Carte de l’investissement, présidée par le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, s’est déroulé devant un parterre de personnalités dont le représentant résidant du Pnud au Mali, Maleye Diop, le directeur d’Api-Mali, Ibrahim A. Touré, les représentants des organisations patronales, des diplomates accrédites au Mali.
De sa présentation, le directeur général de l’Api-Mali, Ibrahim Ahmadou Touré, il ressort que cette l’étude menée dans le cadre de ce projet a permis de mettre en lumière six domaines d’opportunités d’investissement ; à savoir : l’agriculture et l’agro-industrie, les énergies renouvelables et les ressources naturelles, les infrastructures, la santé, l’éducation et le secteur financier.
Dans ces secteurs, dix modèles économiques à fort impact ont été identifiés, parmi lesquels : la création de laboratoires commerciaux de biotechnologie végétale, les systèmes solaires hors réseau, la gestion et le recyclage des déchets solides, la production de médicaments génériques et traditionnels améliorés, l’installation d’unités de traitement d’eaux usées et de distribution d’eau potable, la transformation et la valorisation des produits agricoles ou encore l’aménagement forestier privé durable.
L’étude a également identifié des secteurs émergents à fort potentiel : l’hydrogène géologique, dont le Mali est l’un des rares pays à disposer naturellement, les technologies de gestion des déchets biomédicaux, essentielles pour le système de santé, les solutions numériques pour l’agriculture de précision, au cœur de la modernisation agricole.
Le représentant résidant du Pnud Maleye Diop a exprimé toute la satisfaction de l’agence onusienne d’avoir participer à ce projet qui marque, à ses dires, une étape majeure dans leur ambition commune : mobiliser le secteur privé pour accélérer la réalisation des ODD et des priorités de développement. A en croire M. Diop, l’Afrique fait face à un déficit de financement de 1300 milliards de dollars par an pour atteindre les ODD, soit près de 7 % du PIB continental selon les chiffres de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Ce chiffre reflète certes des défis persistants comme la pauvreté, la vulnérabilité climatique, les inégalités, mais aussi un immense potentiel : une jeunesse dynamique, des ressources abondantes et une volonté affirmée de transformation économique.
« Face à ces défis, l’investissement public seul ne suffit pas. Le secteur privé est appelé à jouer un rôle central : créer des emplois, stimuler l’innovation et catalyser des investissements durables. L’essor des investissements verts, la transition énergétique rapide et l’expansion des solutions numériques confirment une réalité : en 2024, le marché des obligations vertes et durables a atteint 447 milliards USD et devrait franchir la barre des 1 000 milliards USD en 2025, ce qui signifie que de vastes marchés s’ouvrent également pour l’Afrique et pour le Mali », a-t-il conseillé.
Pas un document de plus
Pour Maleye Diop, la SDG Investor Map n’est pas un document de plus : c’est une boussole pour orienter les capitaux privés vers des projets à fort impact. Les investisseurs, y compris ceux issus de la diaspora, y trouveront des opportunités uniques pour contribuer au développement durable, stimuler l’innovation et créer des emplois. Il a aussi rappelé le rôle clé de la société civile dans la promotion de l’outil et en soutenant les communautés pour que chacun bénéficie des initiatives de manière inclusive.
Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, avant de procéder au lancement de la Carte a, à son tour insisté sur l’importance de cet outil qui vise à cartographier, secteur par secteur, l’ensemble du potentiel économique et des projets d’investissement du Mali.
Il constitue aussi, selon lui, une base de données dynamiques regroupant les projets publics, privés et mixtes ; une source d’information sur les ressources, les filières et les opportunités régionales ; un instrument d’intelligence économique au service des démembrements de l’Etat et du secteur privé. « L’Api-Mali assurera une mise à jour permanente de l’outil pour garantir l’actualisation des projets, la fiabilité des informations et la disponibilité de données pertinentes pour les investisseurs et les établissements financiers.
L’ambition est claire : rendre l’information économique malienne plus accessible, plus transparente et plus opérationnelle », a précisé le chef du département de l’Industrie et du Commerce.
Et d’assurer que son ministère, à travers l’Api-Mali, procédera dans les mois à venir à la promotion de ces outils et des opportunités d’investissement identifiées lors des forums économiques nationaux et internationaux, la diffusion numérique à grande échelle, le renforcement du dispositif de suivi et d’accompagnement des investisseurs, et la coopération renforcée avec les partenaires techniques et financiers.
Avant de dévoiler ses ambitions dans ce domaine qui est de faire du Mali un pays où l’information économique est transparente, accessible et stratégique, un pays où les investisseurs peuvent décider sur la base d’un comité consultatif multipartite, des consultations approfondies auprès de plusieurs entreprises locales, des ateliers et un dialogue avec le secteur privé.
Kassoum Théra

