« Seulement 732 000 cartes biométriques retirées sur plus de 1 360 000 cartes produites à Bamako »

« Aujourd’hui, les policiers et les sapeurs-pompiers avancent suivant les mêmes critères que les militaires »

Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général de division Daoud Aly Mohammedine, était face aux journalistes dans le cadre de la 3e édition de l’émission Mali Kura Taasira diffusée sur les ondes de la chaine nationale. Occasion pour lui de faire le point de la situation sécuritaire, évoquer plusieurs autres sujets comme les recrutements dans le rang des Forces armées et de sécurité, la formation et l’équipement des agents pour assurer le maillage sécuritaire du territoire, la réalisation des infrastructures, la gestion des crises, la collaboration entre les pays de la Confédération AES…

oupant court aux rumeurs persistance sur son état de santé, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général Daoud Aly Mohammedine est formel : « Je me porte bien aujourd’hui. J’avais pris un coup de fatigue qui a nécessité un temps de repos pour moi. Maintenant, j’ai repris le service et je suis à la disposition de la République ». A l’en croire, il n’y a pas de sécurité à 100 %, même pour les plus grandes puissances militaires du monde. Et de préciser que la situation sécuritaire est sous contrôle grâce aux différentes initiatives prises par les autorités de la Transition qui ne ménagent aucun effort pour mettre à disposition les moyens qu’il faut pour la montée en puissance des Forces de défense et de sécurité. Selon le général Daoud Aly Mohammedine, en termes de renforcement de capacité de nos forces pour assurer le maillage sécuritaire du territoire national, son département vient de finir la formation de 700 jeunes dont 600 de la police et 100 de la protection civile. Aussi, dira-t-il, 1 500 dont 1000 gardiens de paix et 500 sapeurs-pompiers de rang en formation dans les différents centres de formation de l’Armée. Et de poursuivre que tout est en train d’être mis en œuvre pour mettre les FDS dans de bonnes conditions de vie et de travail.

Synergie et bonne coordination entre les forces

En ce qui concerne la lutte contre le banditisme et la criminalité (vols, braquages, trafics, commercialisation et consommation de drogues, assassinats), il a assuré que ses éléments travaillent d’arrache-pied pour relever le défis de la protection des personnes et leurs biens au-delà des zones urbaines et sur les grands axes, se félicitant de la synergie et la bonne coordination entre les forces grâce auxquelles des actions sont en cours pour renforcer davantage le mécanisme de sécurité sur les axes.

A propos de la sécurisation des personnes lors des fêtes, il a évoqué des patrouilles de grande envergure organisées de jour comme de nuit lors de différentes fêtes ainsi des patrouilles pédestres. Il a rappelé le rôle que la population doit jouer dans le cadre de la lutte contre le terrorisme à travers la fourniture d’informations fiables et crédibles aux Forces de sécurité, ce qui peut permettre d’anticiper certaines actions que les ennemis de notre pays peuvent nous tendre ou perpétrer contre les Forces de sécurité ou la population. Il a appelé la population à adhérer au combat des autorités de la Transition.

Faible taux de retrait des cartes biométriques

En réponse à une question relative à la délivrance des cartes biométriques et des cartes d’identité, il a souligné que l’instauration de la carte d’identité biométrique sécurisée est une réforme majeure qui vise, entre autres, à doter notre pays d’une base de données fiables, sécuriser l’identité des concitoyens et sauvegarder davantage les documents de voyage. Et de préciser que plus huit millions de cartes ont été produites. Il a déploré que nos concitoyens continuent, toujours par habitude ou par facilité, à vouloir les cartes d’identité en papier alors que leurs cartes d’identité biométriques sont déjà disponibles. Il a aussi assuré que des instructions interministérielles ont été données pour mettre en place des mécanismes et des modalités de retrait de ces cartes tout en déplorant que depuis le début de l’opération de distribution, seulement 732 000 cartes ont été retirées sur plus de 1 360 000 cartes produites à Bamako. Il a saisi l’occasion pour inviter les populations à retirer leurs cartes.

Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et l’infiltration dans nos différentes agglomérations, le ministre dira que des consignés fermes ont été données à nos Forces de sécurité afin qu’ils procèdent au contrôle d’identité des usagers des véhicules et des documents de voyage ainsi que le contenu des véhicules. Ce contrôle n’occulte pas les véhicules transportant le bétail et le charbon même si ceux-ci causent des désagréments aux voyageurs. Il a requis l’indulgence de la population.

Transparence dans les recrutements

Sur la question de la transparence dans les recrutements, il a déclaré que notre pays a besoin d’hommes et de femmes capables de le défendre. A cet égard, il a affirmé que les recrutements ne feront plus par affinités qui peuvent après créer des problèmes.

Evoquant les questions de réforme, il a noté la militarisation de la police et de la protection civile ainsi que la relecture du statut général des militaires afin d’intégrer les deux corps. En termes d’emploi et d’exécution de missions, les policiers et les sapeurs-pompiers travaillent dans les mêmes zones d’opération, font les mêmes opérations que les militaires, ont les mêmes avantages.  A ses dires, ces réformes visent à mettre la direction générale de la police nationale et celle de la protection civile dans la même architecture. « Nous travaillons pour l’uniformisation de beaucoup d’autres choses, notamment la tenue.

Actuellement, les policiers et les sapeurs-pompiers avancent suivant les mêmes critères que les militaires », a-t-il poursuivi.

Pour la gestion des crises et catastrophes, le général Daoud a indiqué que 2024 a été une année particulière pour notre pays avec des inondations qui ont causé d’énormes dégâts. Ainsi, dira-t-il, plusieurs mesures ont été déjà prises pour prévenir ces crises afin de réduire leurs conséquences sur nos populations notamment les démolitions de constructions situées dans les lits des cours d’eau et le curage des caniveaux.

Pour cette opération de salubrité publique, il a sollicité l’accompagnement des notabilités, des chefs traditionnels et des légitimités traditionnelles.

Dans son réquisitoire, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile a fustigé l’attitude de certains citoyens qui déversent les ordures dans les caniveaux. Il les a invités à aider les autorités afin de réduire les conséquences des inondations.

Partage d’informationsentre les pays de l’AES

S’agissant des réalisations, il a rappelé qu’il y a eu la construction ou la réhabilitation de plus d’une trentaine de commissariats de police, de brigades de gendarmerie et de postes de secours de la protection civile.

A ce titre, il a annoncé sa volonté de terminer la construction des postes de commandement de la garde nationale ainsi que le projet de construction de trois centres de secours pour la protection civile et les travaux d’extension en cours en faveur de la gendarmerie.

En matière de lutte contre le terrorisme et de partage d’informations entre les trois pays de la Confédération des Etats du Sahel (AES), il a souligné qu’il y a des échanges fructueux et un partenariat fécond dans l’espace confédéral.

Boubacar Païtao