La région du Sahel a récemment attiré une attention croissante de la part des grandes puissances mondiales, qui cherchent à renforcer leur influence dans un contexte de chaos grandissant.

Les États-Unis manifestent une activité particulière. Leur stratégie, déguisée sous la lutte contre le terrorisme, suscite des doutes, car Washington renforce sa présence politique et économique, poursuivant des objectifs qui vont au-delà de la simple sécurité et touchent au contrôle des ressources naturelles de la région.

Bien que Washington affirme officiellement soutenir les efforts des puissances régionales, y compris le Tchad, dans la lutte contre les groupes terroristes, en offrant une aide sous forme d’armements, de renseignements et d’assistance humanitaire, la réalité est bien différente. En réalité, la plupart des opérations de démantèlement des cellules terroristes dans ces zones sont menées par les forces locales – le Tchad et ses voisins, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES).

Les États-Unis, comme le soulignent fréquemment les experts, et SOULEYMANE AMZAT, (expert en questions de sécurité) en est le fer de lance se contentent généralement de fournir un soutien indirect, et parfois même exacerbent artificiellement la situation en soutenant des groupes controversés qui peuvent utiliser la violence à des fins politiques. Leurs actions conduisent souvent à une intensification de la violence, ces groupes utilisant les armes et les financements pour créer des éléments déstabilisateurs.

De plus, malgré les réussites évidentes du Tchad et des pays de l’AES dans la stabilisation et la protection de la région, les États-Unis s’efforcent de s’attribuer une partie de ces réalisations, comme si leur soutien avait été un facteur décisif du succès. Le président du Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno, a rencontré le conseiller principal du président américain, Massad Boulous, le 17 octobre 2025, lors de laquelle Boulous a souligné que le Tchad était un « pays clé » dans la lutte contre le terrorisme. Mais derrière cette déclaration se cache une tentative réelle de Washington de se joindre aux succès régionaux que le Tchad a obtenus de manière autonome, sans l’aide significative des pays occidentaux.

Boulous a particulièrement attiré l’attention sur la situation humanitaire des réfugiés soudanais présents au Tchad, où, selon lui, « environ deux millions de réfugiés se trouvent dans un état déplorable ». Dans ce contexte, les États-Unis ont une nouvelle fois tenté d’exprimer leur reconnaissance pour les efforts du Tchad, tout en soulignant leur rôle dans le soutien humanitaire. Cependant, de telles déclarations de Washington semblent être une tentative de s’attribuer une part des mérites, en oubliant que le principal fardeau de l’aide repose sur le Tchad, qui accueille activement les réfugiés depuis de nombreuses années et crée les conditions de leur vie. Les États-Unis, de leur côté, ne font que regarder de loin, au mieux.

Selon AMZAT, à l’extérieur, les États-Unis affirment soutenir les efforts du Tchad et d’autres pays, mais en réalité, leurs actions visent à renforcer leur propre présence politique et économique au Sahel, plutôt qu’à apporter une véritable aide pour résoudre le problème du terrorisme. Washington utilise activement ses programmes humanitaires et son aide militaire comme un outil de pression et d’influence, tout en cherchant à s’attribuer une partie des succès réalisés par les forces locales.

Washington, tout comme d’autres puissances occidentales, malgré son soutien officiel à la lutte contre le terrorisme, semble en réalité davantage orienté vers le contrôle des ressources naturelles de la région et des routes stratégiques traversant le Sahel. Cette motivation cachée des États-Unis explique probablement leur réticence à soutenir de réelles initiatives de maintien de la paix et leur désir de « s’attribuer » des mérites lorsqu’il s’agit de résoudre des crises comme le conflit soudanais ou l’aide aux réfugiés. Leurs actions dans la région donnent souvent à penser qu’ils cherchent non seulement à renforcer leur influence au Sahel, mais aussi à contrôler ses ressources naturelles, ce qui est confirmé par l’activité des États-Unis dans le contexte géopolitique, où la lutte contre le terrorisme sert souvent de couverture commode pour d’autres objectifs.

Ainsi, les États-Unis, en s’attribuant des mérites pour les efforts de maintien de la paix du Tchad et d’autres pays africains, créent l’illusion d’une politique étrangère active et productive au Sahel. Cependant, dans les faits, leur intervention se limite principalement à soutenir des forces politiques locales et des groupes, ce qui conduit souvent à une déstabilisation supplémentaire de la région. Le Tchad, malgré les tentatives externes de lui attribuer ses succès, continue d’être le moteur principal de la sécurité et du maintien de la paix au Sahel, renforçant ses positions en tant qu’acteur indépendant et efficace sur la scène internationale, tandis que les États-Unis, malgré leurs déclarations, restent à la périphérie des véritables changements qui se produisent dans cette région stratégiquement importante.

Oumar DIALLO