Le ministre des Transports et des Infrastructures a ordonné, ce mercredi 22 octobre 2025, à la compagnie Diarra Transport de suspendre la reprise de ses activités. Le gouvernement suspecte un « accord entre l’entreprise et un groupe armé terroriste ».
Diarra Transport se retrouve désormais entre le marteau et l’enclume. Ses activités, qui devaient reprendre ce jeudi 23 octobre après plus d’un mois de suspension imposée par les groupes armés terroristes, ont été de nouveau interrompues, cette fois par les autorités maliennes.
Dans une correspondance adressée à la gérante de la société, le ministre indique avoir été alerté par une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, dans laquelle un membre d’un groupe terroriste affirme l’existence d’un accord entre sa faction et la compagnie de transport.
Selon le communiqué, cette situation suscite des interrogations sur la nature, l’objet et les conditions d’un tel accord présumé.
Le ministre rappelle que le gouvernement a mis en place un cadre de concertation avec les opérateurs économiques du secteur des transports, dans le but de trouver des solutions durables aux difficultés rencontrées sur les axes routiers, notamment ceux exposés à l’insécurité.
« Vous participez à ces travaux et êtes régulièrement informée des mesures prises pour affirmer l’autorité de l’État et garantir la libre circulation des personnes et des biens », souligne le courrier.
Tout en reconnaissant la liberté d’entreprise garantie par la Constitution, le ministre insiste sur la nécessité pour les transporteurs de se conformer aux lois et règlements en vigueur.
« L’exercice de cette liberté n’est pas laissé à la seule discrétion des opérateurs », précise-t-il.
En conséquence, la compagnie Diarra Transport est sommée de surseoir à la reprise de ses activités jusqu’à nouvel ordre, le temps pour les autorités d’évaluer la situation et de s’assurer que toutes les conditions sont réunies pour un retour sécurisé de ses services.
Cette décision intervient après plusieurs jours de polémique autour de la reprise annoncée de la société. Pour certains, cette reprise traduisait une forme d’allégeance aux groupes terroristes ; pour d’autres, Diarra Transport n’a fait que suivre la voie empruntée par d’autres compagnies opérant dans le nord et le centre du pays.
Mamadou TOGOLA/maliweb.net

