“Le parrain”, “le faiseur de roi”, “le boss”: les surnoms ne manquent pas pour désigner Bola Ahmed Tinubu, candidat du parti au pouvoir aussi influent que controversé, donné vainqueur de l’élection présidentielle au Nigeria.
“Emi Lokan. C’est mon tour”, n’a-t-il cessé de marteler pendant la campagne. Quitte à irriter par ce slogan une partie de l’opinion qui y voyait une convoitise affichée du pouvoir. Selon la Commission électorale (Inec), Bola Tinubu aurait cumulé plus de 8,8 millions de voix, remportant dès le premier tour l’une des élections les plus disputées de l’histoire démocratique du Nigeria.
Richissime
Ce richissime musulman de 70 ans, ardent défenseur de la démocratie en exil pendant la dictature militaire des années 1990, a gravi tous les échelons politiques, une ascension jalonnée d’accusations de corruption, sans aucune condamnation.
Ancien sénateur puis gouverneur de Lagos (1999-2007), poumon économique du pays le plus peuplé d’Afrique, l’un des leaders historiques du parti au pouvoir veut désormais réaliser “l’ambition de toute une vie”.
Sous son chapeau traditionnel yorouba, cet homme de l’ombre a gardé une influence considérable dans sa région natale du sud-ouest.
Fin stratège, il a toujours été perçu comme l’homme derrière toutes les nominations politiques dans son fief alors que le clientélisme reste omniprésent au Nigeria, jusqu’à se vanter d’avoir fait élire le président sortant Muhammadu Buhari. Pour beaucoup au Nigeria, l’influence du chef historique du Congrès des progressistes (APC) a propulsé M. Buhari à la tête de l’Etat en 2015 et lui a permis de se faire réélire en 2019.
En tant que candidat de l’APC, Bola Tinubu était fragilisé par le bilan jugé décevant des deux mandats du président Buhari. Sa riposte : mettre en avant ses succès à Lagos, s’attribuant la transformation spectaculaire de la capitale économique durant ses deux mandats, marqués par l’afflux de capitaux étrangers.
TV5 Monde
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